En 2012, Simona Castro est entrée dans l'histoire en devenant la première gymnaste artistique chilienne à participer aux Jeux Olympiques. Quelques années plus tard, après trois participations aux Jeux Olympiques, elle est diplômée de l'EPFL après avoir suivi le prestigieux programme AISTS, le meilleur au monde dédié au management du sport. À l'approche des Jeux Olympiques d'été de 2024 à Paris, Simona revient avec nous sur son remarquable parcours.
Comment avez-vous commencé la gymnastique artistique et comment est-ce devenu votre carrière?
J'ai commencé la gymnastique à l'âge de six ans, d'abord comme activité de loisir. Au début, je n'étais pas la plus douée, mais avec le temps, mes compétences, ma technique et ma force ont commencé à s'améliorer. Nos parents nous ont toujours permis d'essayer autant de sports que nous le souhaitions. Le fait de venir d'une famille de sportifs et d'avoir ma sœur aînée qui faisait déjà de la gymnastique m'a beaucoup aidé en termes de soutien. À l'âge de 13 ans, j'ai commencé à me concentrer plus sérieusement sur la gymnastique et je suis passée de trois à six heures d'entraînement par jour, cinq jours par semaine. En 2005, à l'âge de 16 ans, j'ai participé à mes premiers championnats du monde. En 2007, j'ai réalisé que j'avais le potentiel et le niveau requis pour aller plus loin et j'ai commencé à envisager de participer aux Jeux Olympiques. La gymnastique m'a ouvert de nombreuses portes, notamment une bourse pour ma licence à l'Université de Denver, que j'ai rejoint en 2009 et où j'ai participé aux compétitions de Division I. Cette expérience a certainement renforcé mon esprit de compétition en vue d'atteindre le niveau olympique.
Vous êtes devenue la première femme chilienne à concourir en gymnastique artistique aux Jeux Olympiques et vous avez participé à trois Jeux Olympiques différents. laquelle de ces trois expériences a votre préférence et pourquoi ?
Les Jeux de Londres en 2012 ont sans aucun doute été mes préférés. Il s'agissait de mes premiers Jeux Olympiques et ce fut une expérience sans précédent. La qualification a eu lieu le jour de mon anniversaire et a constitué une véritable surprise. A cette époque, je partageais mon temps entre les études et le sport, en concourant à la fois à l'Université de Denver et au niveau international. Mes entraîneurs et moi-même avions travaillé très dur pour peaufiner mes routines et lorsque la qualification pour les Jeux s'est concrétisée, je me sentais tout à fait prête. Il s'agissait dès lors de profiter du voyage et Londres a réalisé un excellent travail pour offrir un spectacle magnifique et créer une expérience extraordinaire pour tous les athlètes. Chacune de mes expériences aux Jeux Olympiques a été unique et s'est déroulée à une étape différente de ma vie, amenant des émotions et des souvenirs bien spécifiques, mais Londres occupe une place spéciale dans mon cœur. J'espère que mon parcours a contribué à éveiller l'intérêt pour la gymnastique au Chili et à encourager plus d'enfants à pratiquer ce sport.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience en tant qu'athlète aux Jeux Olympiques ? Comment se passaient les jours précédant la compétition et quelle était l'atmosphère au village olympique ?
L'amour du sport était palpable à l'intérieur et à l'extérieur des arènes de compétition. C'était incroyable de voir tant de gens unis par leur passion pour le sport, et l'énergie qui s'en dégageait inspirait tout le monde. Cela fait chaud au cœur lorsqu'on voit d'autres athlètes s'entraîner aussi dur que soi: on se rend compte qu'on n'est pas le seul fou à faire autant d'efforts par passion pour le sport ! La diversité culturelle a également été très enrichissante, avec des gens du monde entier présents et unis grâce au sport. Les Jeux Olympiques sont l'occasion de s'amuser et de faire confiance au travail acharné. Bien que j'ai concouru en tant qu'athlète individuelle, j'ai pu compter sur une "équipe" extraordinaire de femmes de différents pays, ce qui a créé pour moi un environnement très favorable et des souvenirs impérissables.
Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre le programme AISTS ?
Ma décision a été motivée par ma passion pour le sport, par l'accent mis sur la gestion de projet - un domaine dans lequel je souhaitais poursuivre mon développement - et par la diversité du programme d'études. J'étais également très enthousiaste à l'idée d'être entourée de personnes partageant le même état d'esprit, mes camarades de classe, qui partageaient tous une profonde passion pour le sport.
Quels sont les aspects du programme qui vous ont le plus plu ?
L'aspect technologique issu de l'EPFL était particulièrement captivant. L'un de nos projets de groupe consistait à développer un skateboard équipé de capteurs, afin d'utiliser les données pour analyser la vitesse, le positionnement des pieds et optimiser les figures. Cela m'a poussé à me familiariser avec différents domaines dans lesquels je n'avais aucune expérience et m'a ouvert les yeux sur la technologie qui se cache derrière le sport. En outre, l'approche globale et holistique du programme - de la technologie à la dimension commerciale, en passant par la gestion, la sociologie, les aspects juridiques, la médecine et le marketing, pour ne citer que quelques aspects - est tout à fait unique et je la recommande vivement à toutes celles et tous ceux qui souhaitent travailler dans le domaine du sport.
Vous avez obtenu votre diplôme de l'AISTS en 2023 et avez rejoint le Comité International Olympique. Quel est votre rôle exactement ?
Je travaille au département des athlètes, où je soutiens les programmes qui aident les athlètes olympiques au-delà de leur carrière sportive. Cela comprend la planification de carrière, l'entreprenariat, les ressources en matière de santé mentale, la double carrière et plusieurs autres ressources qui sont utiles aux athlètes aussi bien pendant leur carrière sportive qu'après, lorsqu'ils décideront de prendre leur retraite. Nous aurons la chance d'être à Paris cet été et de rencontrer les athlètes afin de leur présenter nos activités, ainsi que les ressources et avantages mis à leur disposition. Je découvre l'autre côté du sport et cette expérience des Jeux Olympiques sera totalement différente des trois précédentes. Je me réjouis des prochaines étapes de ma carrière !
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