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Daniel Yanisse, CEO de Checkr : «L'Europe et la Suisse ont besoin de plus d'innovation»

Portrait

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20/05/2025

Diplômé de l’EPFL, Daniel Yanisse est le CEO et cofondateur de Checkr, le premier logiciel automatique de vérification de références pour les candidats à l’emploi. Basée aux Etats-Unis, son entreprise compte aujourd’hui 750 salariés et plus de 100’000 clients.

Daniel Yanisse ne craint pas de se mettre en situation difficile. Sa tendance à prendre des risques calculés et son aptitude à résoudre les problèmes s’est avérée payante à de multiples reprises.

En 2014, deux ans à peine après l’obtention de son master à l’EPFL, il a quitté son emploi et créé l’entreprise Chekr dans la Silicon Valley, premier logiciel automatique de vérification de références, levé la somme impressionnante de 9 millions de dollars, signé son premier gros contrat et frôlé la déportation en tant que français au bénéfice d’un visa de travail américain.

«J’adore tout ce qui a trait à l’apprentissage. J’ai adoré apprendre à l’EPFL. J’ai adoré apprendre à Y-combinator pour lancer une start-up. J’adore apprendre le business. À Checkr, j’apprends tous les jours, explique-t-il. Il y a des moments difficiles, aussi. Il y a des problèmes partout. Les choses se cassent. Les clients risquent de s’en aller. Il y a du chaos. Des problèmes de fiabilité. Des problèmes de ressources humaines. C’est intense, la pression est élevée. Mais c’est une chance de faire une différence dans ce monde.»

Daniel Yanisse adore aussi la Silicon Valley, où un ingénieur peut devenir CEO. «Les occasions ne sont pas les mêmes qu’en Europe, où il faut grimper les échelons pour accéder au poste de CEO. À la Silicon Valley, si tu es ingénieur et que ton idée est bonne, tu peux démarrer ta propre entreprise», poursuit-il.


De l’EPFL à la NASA et à la création d’entreprise

Originaire du Mans, en France, Daniel Yanisse éprouvait une attirance naturelle pour l’ingénierie, les robots et l’informatique. Il a poursuivi son Bachelor et son Master en microingénierie à l’EPFL de 2007 à 2012, tout en travaillant à temps partiel pour la start-up de biotechnologie Phonak Acoustic Implants. Entre les deux cycles, il a décroché un stage à la NASA.

«À Phonak, j’ai appris que l’industrie des technologies médicales avance super lentement. À la NASA, j’ai travaillé avec le groupe d’intelligence robotique, mais l’industrie spatiale est elle aussi lente et au long cours, explique-t-il. La meilleure partie de ce stage, c’était la découverte de la Silicon Valley, de l’écosystème de la tech. Cet endroit est extraordinaire. Ça avance vite. J’ai réalisé qu’il me fallait développer des aptitudes en informatique. J’ai donc axé mon master à l’EPFL sur ce sujet, en partenariat avec Cisco. Je voulais optimiser mon CV avant de retourner à San Francisco.»

Après son diplôme à l’EPFL, Daniel Yanisse repart à San Francisco comme développeur informatique pour diverses start-up. C’est par hasard qu’il découvre la lenteur et les coûts relatifs aux processus manuels pour vérifier les antécédents des candidates et candidats à l’emploi. C’est ce qui l’a amené à fonder Checkr.


L’aventure Checkr

Checkr est la première API (pour application programming interface) qui permette de vérifier les antécédents des candidats à l’emploi en s’appuyant sur l’intelligence artificielle. Elle compte aujourd’hui plus de 100’000 clients et collabore avec des agences gouvernementales.

«En 2013, c’était le commencement de la gig economy (ndlr : économie du partage) et des emplois sur demande, où les travailleurs ont des missions temporaires ou cherchent des revenus complémentaires. Le travail à la demande était une innovation qui mettait en valeur le travail indépendant, explique Daniel Yannisse. Le travail à temps partiel ou à la demande représente désormais 50% du marché américain.»

Daniel Yanisse a su que Checkr reposait sur une bonne idée quand il a reçu un premier chèque de 10’000 dollars d’un investisseur français. Pour lancer sa start-up, il avait besoin de 200’000 dollars sur un compte américain. Il lui fallait donc trouver 190’000 dollars supplémentaires pour demander un visa et s’assurer un droit de résidence aux États-Unis.

«Je savais que je pouvais lever les fonds restants parce que j’avais déjà présenté mon idée à Y-combinator, le meilleur accélérateur de start-up au monde, et que j’avais été reçu dans leur programme d’été, se rappelle Daniel Yanisse. Y-combinator m’a donné 120’000 dollars et d’autres alumni se sont engagés en me signant des chèques. Mais il me fallait encore supplier mon employeur de l’époque pour qu’il m’aide à finaliser mon transfert de visa à temps et m’évite le risque d’une déportation.»

Daniel Yanisse s’associe à son collègue français, Jonathan Perichon. Dès mai 2014, en deux semaines à peine, ils avaient quitté leur emploi et levé 200’000 dollars. En septembre 2014, ils avaient levé neuf millions de dollars. «La folie a continué, sourit Daniel Yanisse. En septembre, Checkr était annoncé par TechCrunch. Peu après, Uber nous demande de vérifier les références de deux à trois millions de chauffeurs. Nous négocions âprement et nous signons un contrat avec eux en décembre. En janvier 2015, nous lançons l’entreprise en passant de 4 à 30 employés en une seule nuit.»


Promouvoir la culture entrepreneuriale en Suisse et en Europe

«Aujourd’hui, Checkr effectue des vérifications de références dans le monde entier. Concentrée sur l’Amérique du Nord, elle compte s’étendre à l’Europe et à l’Asie. Daniel Yanisse veut exporter son expérience en Europe. «L’Europe et la Suisse ont besoin de plus d’innovation et d’entreprises dans la tech. Nous avons d’extraordinaires talents ici, mais la culture entrepreneuriale n’est pas encore bien établie. Je veux aider les gens à construire et mettre au monde quelque chose de significatif, les encourager à prendre des risques et à investir le marché américain. Dream Big. Go Big», conclut Daniel Yanisse.


Références

Podcast by Marcel Salathé featuring Daniel Yanisse.

Author: Hillary Sanctuary







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